Comme la veille déjà, ou précisément la journée du jeudi dernier, le campus universitaire de Maninday, à Toliara, a été de nouveau le théâtre de vives tensions dans la matinée d’hier. Elles se traduisaient par un affrontement entre les Forces de l’ordre et les étudiants grévistes sur une portion de la RN7 qui borde le campus.
Deux étudiants furent arrêtés. Selon plusieurs sources concordantes, l’EMMONAT les a surpris avec des morceaux de brique ou autres pavés dans leurs sacs. Les Forces ont embarqué presque manu militari les suspects vers un poste afin de les soumettre à un interrogatoire. Et preuve que le heurt était assez violent, deux membres des Forces de sécurité furent blessés malgré le recours par celles-ci au jet de bombes lacrymogènes. Ils ont reçu des projectiles lancés à toute volée par les émeutiers. Mais il n’y a que des arrestations ou autres victimes. Les manifestants s’en étaient
violemment pris à des infrastructures internes dont le pylône du réseau TELMA situé dans l’enceinte même du campus. En réalité, ils ont mis le feu au générateur qui assure le fonctionnement du matériel.
Outre donc l’intervention musclée de la Police anti-émeute, qui a tenté à la fois de faire disperser les manifestants et les refouler dans le campus, il a fallu aussi celle des sapeurs-pompiers. L’action de ces derniers, a permis de limiter les dégâts, sinon empêcher les flammes de détruire l’ensemble de l’installation de TELMA. Comme la veille, les grévistes ont réclamé quatre mois d’impayés de leurs bourses, selon l’information. Après les tensions observées sur place toute la matinée d’hier, un calme trompeur semblait régner dans le secteur de l’université dans les heures qui ont suivi ces affrontements. Toutefois, des Tuléariens ont affirmé que durant plusieurs heures encore, l’accrochage se serait débordé hors du périmètre du campus, du fait de la traque des lanceurs de pierres par les Forces de l’ordre.
Déjà donc jeudi dernier, un affrontement a secoué le campus de Maninday. Là, ce sont deux factions rivales d’universitaires se mettaient face-à-face. Si l’une a voulu se faire entendre des autorités, toujours à propos de cette affaire de bourses, une autre était hostile à ces manifestations violentes. Cette dernière a voulu continuer et à étudier et proposé de ne réclamer le paiement d’un mois de retard de ces bourses. Les tensions entre ces étudiants ont fait deux autres victimes, toutes des étudiants, et elles étaient donc telles que les deux camps rivaux ne pouvaient que s’affronter, obligeant ainsi les Forces de sécurité à intervenir pour s’interposer.
Franck R.